Depuis presque un siècle, les voitures font parti de notre quotidien. Plus de 90 millions de voitures sont vendus chaque année dans le monde, dont presque un tiers en Chine. Deuxième plus gros émetteur de CO2 après la production énergétique, et même parfois premier selon les études, le secteur du transport rejette plus de 15 Gigatonnes de CO2 chaque année.
Face à ce problème, les constructeurs automobiles et l’industrie pétrolière ne semblent montrer que très peu de volonté pour faire avancer la technologie électrique.
Historique rapide de la voiture électrique
Si les premières voitures inventées utilisaient des moteurs à vapeur, ce sont les voitures électriques qui ont pour la première fois franchi la barre des 100 km/h à la fin du XIXe siècle. À l’époque, la voiture électrique était en concurrence avec les voitures à moteur à explosion et à vapeur. Cependant, dans les années 1920, les voitures à moteur à explosion ont finit par s’imposer face à la voiture électrique et ses problèmes d’autonomie.
La batterie, élément limitatif des voitures électriques
Les moteurs électriques sont à la fois plus simples, plus fiables, et plus efficaces que leur équivalents thermiques. Cependant, face aux problèmes d’autonomie et de capacité des batteries, les voitures thermiques ont longtemps été la seule solution viable pour se déplacer. Cependant, avec un coût du pétrole élevé, l’instabilité des sources d’approvisionnement et la pollution des moteurs thermiques, la voiture électrique se développe de plus en plus. La forte utilisation des batteries lithium dans de nombreux produits de consommation courant comme les ordinateurs portables, les Smartphones et les tablettes, ont fortement permis d’accélérer le développement des capacités des batteries. Cette forte utilisation et un fort volume de production à également permis de faire baisser les coûts des batteries. Le coût des batteries a baissé de 85 % depuis 2010.
Aussi, les politiques gouvernementales, particulièrement en Chine, imposent de plus en plus l’utilisation de véhicules non polluant et ne rejetant pas de CO2 dans l’atmosphère. A Paris également, les moteurs trop polluants ne peuvent plus rouler.
Vous pouvez voir sur le schéma ci-dessous qu’il est déjà plus avantageux de posséder un véhicule électrique pour un coût d’achat identique. Les chiffres sont pour les 2tats-Unis. On peut imaginer qu’en France avec le prix de l’essence, l’écart est encore plus important.
Source: https://ark-invest.com/research/the-battery-is-key-to-a-sustainable-future
Tesla et la révolution électrique
En 2008, la société américaine Tesla commercialise la première voiture électrique grand publique: le roadster.
C’est une voiture de sport avec un prix élitiste mais une capacité et une autonomie impressionnante (près de 400 km). Ce modèle et les futurs modèles sorti depuis prouvent qu’il est possible d’avoir une voiture électrique pouvant remplacer leur équivalent thermique à un prix attractif. L’entreprise qui vendait en 2013 moins de 30 000 véhicules par an devrait en vendre entre 350 et 400 000 en 2019.
Les prévisions de vente des voitures électriques
Que ce soit les entreprises pétrolières, les sociétés d’investissement ou des constructeurs automobiles, il y a beaucoup d’études qui sont faites pour prévoir le nombre de véhicules électriques qui seront vendus dans le futur.
Chaque institution prédit des chiffres très différents, cependant, leurs prévisions partagent un point commun: elles sont très régulièrement revues à la hausse.
En 2019, les voitures électriques vendues représentent seulement 1 % du total des véhicules. La banque J.P. Morgan estime qu’en 2025, les voitures électriques devraient représenter 7,7 % du marché. D’autres sociétés d’investissements Comme Ark Invest estiment que les parts de marché des véhicules électriques devrait être 4 fois plus important que la majorité des estimations (soit entre 20 et 30%).
Le lobbying pétrolier et les constructeurs historiques
Selon le site statista, le chiffre d’affaires de l’industrie pétrolière et gazière était de plus de 1200 milliards de dollars en 2013.
L’arrivée et l’émergence des voitures électriques pourrait faire perdre cette industrie la moitié de leurs chiffres d’affaires d’ici 20 ans. Cela explique le lobbying fait par cette industrie pour ralentir l’émergence des véhicules électriques. Vous trouverez de nombreuses histoires et anecdotes sur Internet concernant les nombreuses pratiques et les investissements des entreprises pétrolières pour ralentir l’adoption des véhicules électriques. Vous pourrez entendre parler de l’achat de brevets de batterie révolutionnaire mis à la cave ou encore des centaines de millions de dollars utilisés pour faire baisser le cours de l’action Tesla.
En ce qui concerne les constructeurs automobiles historiques, ils sont « limités » par deux facteurs importants.
Tout d’abord, leur réseau de concessionnaires. Les concessions des grands groupes automobiles réalisent une grande partie de leur chiffre d’affaires sur la réparation et la maintenance des véhicules vendus. Or, les véhicules électriques sont beaucoup plus fiables et nécessitent très peu de maintenance comparé à un véhicule à combustion.
Le deuxième facteur concerne la marge sur les véhicules vendus. Celle-ci reste très limitée sur les véhicules électriques, pour le moment, en raison du prix encore élevé des batteries. Ces constructeurs sont capables de produire et vendre des véhicules électriques à prix similaires à celui des véhicules thermiques mais ils ont jusqu’à maintenant limité leurs investissements. La production de véhicules thermiques leur procure une meilleure marge…